Le Lac de Fivaz – Neuchâtel, été 2003

853 lanternes ; 929 bougies ; 40 m2 de polystyrène ;
1km de fil de fer ; 695 bouteilles ; 60 kg de sable ; 38 bénévoles ; 500 heures de travail.

Nous sommes en automne 2001, deux bons amis boivent une bonne bouteille de vin et se racontent leurs rêves… puis ils boivent une deuxième bouteille de vin…
C’est cette nuit-là qu’ils décidèrent de fonder une société gastronomique où un samedi par mois, les hommes cuisineraient un festin auquel ils convieraient leur femme ou leur petite amie en tant qu’invitée d’honneur. Empruntant leur nom à un vendeur neuchâtelois d’absinthe et de liqueur, qui vécut à la fin du 19ème siècle : Auguste Fivaz, La Société Auguste Fivaz était née.

Deux années plus tard aucune pomme de terre n’avait été pelée… aucune carotte n’avait été râpée, pas un seul homard n’avait passé à la casserole… Mais on pouvait trouver un nombre impressionnant de bouteilles de vin vides à l’atelier Fivaz et un nombre tout aussi impressionnant de souvenirs dans le cœur de ces deux amis et de ceux qui, nombreux, les avaient rejoints .

En décembre 2001, le mois était déjà trop avancé pour installer la crèche, comme ils l’avaient planifié. Ils ont alors loué une vitrine à l’extérieur de la poste principale de Neuchâtel. Ils commencèrent par une « installation » composée de plusieurs accessoires d’absinthe, qu’Auguste aurait certainement trouvé à son goût. Ils continuèrent avec « BVM+bvmx10/2 » - 100 statuettes illuminées de la Vierge Marie ; « Expo02_ Fin » un regard satirique sur l’exposition nationale suisse. L’installation montre la mort de « Lilly et des autres mascottes » empalées sur des épingles et étouffées dans l’ether comme des papillons ; « Betty », une poupée sur une plage de sable blanc encadrée par un panorama constitué d’innombrables Monts Fujis.

En décembre 2002, La Société réalisa la crèche, sous forme de collage composé de 500 images religieuses, et, alors que la guerre en Irak commençait, elle réalisa une imitation d’un poste de télévision dont les commandes permettaient au spectateur de « diriger le monde ». Des commentaires tirés de différentes sources et traduits en 5 langues encourageaient le spectateur à s’informer sur ce qui se passait réellement dans leur monde du moins, les poussaient à chercher d’autres informations que celles qui leur étaient données par leur chaîne de télévision favorite ou leur journal quotidien.

En parallèle, La Société s’activait dans les rues de Neuchâtel… En mai 2002 les fondateurs engagèrent deux artistes locaux de talent pour peindre un « trompe l’œil » sur une fontaine publique en triste état.

Pendant les travaux, puis lors de l’apéritif organisé pour les voisins, les deux membres fondateurs ont fait la connaissances de nombreux habitants de la ville et se sont fait de nouveaux amis dont les deux artistes qui par la suite sont devenus membres de La Société.

En octobre 2002, La Société loua un atelier pour faciliter la préparation de projets plus ambitieux, comme celui des«  Jardins de Fivaz » en septembre, événement lors duquel le Jardin Anglais avait été illuminé par 600 lanternes et près de 100 « art bags », des sacs en papier peints par des artistes locaux et par des habitants de la ville. En mai, ils ont installé une paire de jambes motorisées dans une structure de La Rue Coq d’Inde, avec en guise de bande-son les divagations d’une femme se parlant ….. à elle-même. Ce concept absurde amusa des dizaines d’enfants du coin et autant d’adultes… au moins ceux qui avaient encore cette légèreté de l’âme, privilège de l’enfance. Et, ce soir, ils illuminent le lac de Neuchâtel le transformant du coup en « Lac de Fivaz » éphémère.

Pourquoi une telle action ? Y a t il un message derrière tout ça ? La réponse est NON. Ils l’ont juste fait pour eux-mêmes. Ils l’ont fait parce que ces « installations » étaient magnifiques ou parce qu’elles les faisaient rire. Le fait que d’autres personnes les aient aimées aussi n’était qu’un bonus. Le seul message que La Société Fivaz a essayé de transmettre était «  nous pouvons le faire » «  nous pouvons TOUS le faire. L’espace public nous appartient à tous. Au lieu d’attendre que d’autres nous divertissent, nous pouvons devenir actifs et, avec quelques amis, à moindres frais, aller à la rencontre des autres, faire naître le rire et le plaisir et créer quantité de beaux souvenirs.

En tant que citoyens, il est peut-être de notre devoir d’agir dans ce sens car les bénévoles peuvent souvent créer des événements à un prix plus avantageux que les grandes organisations. Comme dit Philip Starck : « Le civisme es de l’avant-garde ».

Et ce soir, avec la dernière bougie qui s’éteindra sur le «  Lac Fivaz », Auguste Fivaz et son absinthe vont nous quitter. Pourquoi ? Y aurait- il eu des désaccords, des disputes, des batailles enragées à coup de lanternes, de statuettes illuminées de la Vierge Marie ? NON. Simplement, en ce bas monde, toute chose à une vie limitée, et La Société August Fivaz a atteint sa fin naturelle.

Auguste Fivaz va nous manquer. La rumeur circule qu’il se serait retiré dans un monastère des Alpes suisses afin de retrouver des forces ; trop d’absinthe peut-être.

Qui sait, mais un jour il reviendra comme Sherlock Holmes. Mais d’ici là, la famille qu’Auguste a laissé derrière lui va continuer à construire de merveilleuses choses pour nous surprendre, nous amuser, nous enchanter.

Et si un soir, lassés de fixer votre écran de télévision, vous préféreriez construire des lanternes, faire des collages ou organiser une troupe de pères Noël… en train de faire du ski nautique sur le lac remorquée par une flotte de pédalos… alors les enfants d’Auguste Fivaz seraient heureux que vous les contactiez.

Avec nos compliments- La Société Auguste Fivaz

La Société aimerait remercier les personnes mentionnées ci-dessous sans lesquelles ces deux dernières années auraient été possibles mais bien moins marrantes :

Alan Watson ; Anne-Laure & Jèrôme Jaquet ; Athena Sargent; Conchetta; Edwina Little; Elena Arrelano; Erwin Maurer; Fred & Kathy Berezin; Helen McCarthy; Isabelle; Maria Economidis; Mary Carver; Mme. Laura Loersch; Pedro Santos; Phyllis & David Sharp; Pier Schwab & god-daughter Little Schwab; Roger Little; Susanne Daendliker; Teresa O'Toole; The Wolf Family.

Pour le « Lac Fivaz » en particulier, La Société aimerait remercier les personnes suivantes pour leur don en temps, argent et enthousiasme :

Alan Watson; Alexandre Caldara; Amelyse; Athena Sargent; Carole; Catherine Montalto; Catherine Robert; Chez Auby; Christianne Jeanmonod; Club de Plongée – 200 Bars, Hauterive; Conchetta; Doris Riss; Elie & Abel Reichland; Elise Youmans; M. Gasser; Francesco Giaccari; Hobby Mathlouthi; Ilire; Jacqueline la traductrice; Joaquim; Laurence; Laurent; Lori Kohler; Lucia; Madame Laura Loersch; Marc Jeanmonod; Margrite Guyomarch; Maria Economidis; Michelle of 'Cinemas Neuchatelois'; Nicole; Noel TV; Pascale; Pascale's sister; Pattus Tabac; Peter Danielson; Petra Kiefer; Pier Schwaab; Pietro; Raymond Pizzera; Major Spitznabel and ‘les pompiers Neuchâtelois; Stanislas Joli; SD Bijoux; Stella & Stephane; Le Turquoise; Vin Libre; Vivre En Fleur; Wanda Hänggi.

La Société Auguste Fivaz était composée de :

Dave Brooks & John Sergneri; Marco Salomoni; Ger Banaghan; François Righi; Anne Monnier; Karin Maurer.

 

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Updated 25-DEC-03